Chant de Cygne ou fausse note ?
Il est, certes, vrai, que la fiction nous éloigne bien souvent de la réalité et nous plonge dans l'univers, somme toute imagé, de nos désirs et de nos rêves. Il parait donc normal qu'à bon droit l'on se demande ce qu'aurait vraiment pu être ce monde si l'homme, par son génie, n'avait contribué à faire de lui ce qu'il est aujourd'hui. Toutefois, la force créatrice de l'intelligence et l'infinie potentialité de l'imaginaire humain peuvent-elles vraiment être érigées en unique mesure de tout progrès humain et social?
Sophocle faisait déjà remarquer dans la tragédie Antigone, combien, de toutes les merveilles de la nature, l'Homme demeurait la plus accomplie en valeur absolue. Mais de quel Homme s'agit t-il? L’Homme à la mesure du relativisme, ou l'Homme à la mesure du précieux don de l'humanité dont il est à la fois le récipiendaire et garant.
Les lois et les règlements, au nom d'un certain positivisme juridique, peuvent toujours légitimer telle ou telle coutume que la mode sociale impose comme un progrès, mais seul l'homme est capable de reconnaître, ou pas, leur valeur humaine. En effet, la faculté de juger est un don qui impose à l'homme une immense responsabilité (Si 14, 15). Est.-ce vraiment un progrès quand la loi érige certaines pratiques, comme l'avortement, en droit humain, alors même que, par cet acte, on enlève à un foetus le droit, ou, pour être minimaliste, la chance de naître?
Est-ce vraiment un progrès humain de faire croire à des enfants innocents qu'il est normal d'avoir deux géniteurs de même sexe alors qu'on connaît les troubles que supportent les enfants nés sous X. Est-ce vraiment un progrès de légiférer sur l’institution matrimoniale pour permettre à des duo de même sexe d'en revendiquer les mêmes droits? Madame Bidule et Michu peuvent former un duo fondé sur l'affection réciproque ! C'est une situation de fait qui transformée en union de droit viendrait nier le sens effectif de la complémentarité affective et de la différence sexuelle entre l'homme et la femme. Il ne s'agit pas d'une position religieuse mais d'un fondement anthropologique intranscurable de notre société. Il est plus que jamais temps que nous réalisions que l'homme n'est pas la mesure de toute chose.
La figure mythique de Prométhée a disparu de nos mémoires mais l'ombre de sa présence continue à hanter le quotidien du commun des mortels. Notre quête de progrès serait-elle devenue nostalgie d'un passé ignoré, ou simple préoccupation pour un présent marqué par la décrépitude de la raison et d’un futur grevé d'un manque d'Espérance? L'horizon de la Vérité semble s'être éclipsé et pour nous éclairer, il manque cruellement de sages. Le chant du Cygne (expression de la véritable Sagesse) est devenu une exception au milieu d'une cacophonie de fausses notes qui bercent nos tympans et endorment nos pauvres intelligences naturellement portées vers la Sagesse qui sait cueillir dans le réel, au delà de l'idéel, ce qu'il a de plus Réel.
"Plus que toute autre, notre époque a besoin d’une telle sagesse, pour humaniser ses propres découvertes, quelles qu’elles soient. L’avenir du monde serait en péril si elle ne savait pas se donner des sages."(Gaudium et Spes n°15)
TM D
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